· résidence ·

Pour sa 10e édition, les Rencontres Photo de Castelfranc m'ont proposé de travailler sur leur territoire.


« Parfois, en entrant, j’ouvre la fenêtre. Et plutôt que de mettre de la musique, je me sers de la circulation pour me donner le rythme. »

Jacqueline est arrivée à Castelfranc il y a peu. Plusieurs fois par semaine, elle va danser à la Maison de l’image, une bâtisse située au bord de la route D811. La plupart des véhicules qui empruntent cette départementale traversent la commune avec des œillères. Ils voient plus loin. Tout juste aperçoivent-ils furtivement les façades aux volets clos qui bordent l’artère perforante. Castelfranc symbolise ici une partie des questionnements actuels liés à l’organisation des espaces ruraux. Une commune à la démographie fragile, recherchée pour son cadre et son calme. Les jeunes générations y sont peu représentées, convoitant une vie plus urbaine, et nombre de maisons ne sont habitées qu’une partie de l’année.

Ce diaporama sonore met en images une danseuse vêtue d’une robe rouge. Tantôt elle danse dans une pièce blanche immaculée avec une fenêtre ouvrant vers un extérieur quasi imperceptible, tantôt elle pose de nuit dans des espaces publics de Castelfranc, à la lumière des phares d’une voiture. Le jour, la circulation rythme les mouvements de la danseuse. La nuit, le silence la fige dans des postures plus réflexives, contemplatives, introspectives. Sept séquences tournent ainsi en boucle, reprenant le cycle des jours de la semaine et sa routine essentielle.

 

A l'écart du centre du village, là-haut sur le causse de Coussis, les habitations individuelles grignotent petit à petit les espaces boisés. Au milieu de la nuit, à travers les arbres, des signes de présence humaine et d’appropriation apparaissent, révélés eux aussi par des phares de voiture.